Mahamoudou Kassogué : « On neutralise des terroristes, on parle de civils tués »

Bamako, 12 avril 2025 –

Le ministre malien de la Justice, Mahamoudou Kassogué, dénonce une instrumentalisation politique des droits de l’homme par certaines organisations internationales, qu’il accuse d’adopter des postures à géométrie variable.

« On tue certains, tout le monde pleure. On tue d’autres : silence radio. On neutralise des terroristes armés, on dit qu’on a tué des civils », a-t-il déclaré, regrettant le manque de compassion pour certaines victimes, notamment les femmes et les enfants.

Pour lui, cette sélectivité dans les réactions n’est pas anodine. Il estime que lorsqu’un pays ne peut être atteint par la voie diplomatique ou économique, certains bailleurs de fonds utilisent le terrain des droits humains pour l’affaiblir.

Devant les membres de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), le ministre a révélé avoir reçu plus de 8 000 courriels et plusieurs lettres physiques d’Amnesty International exigeant la libération d’un individu pourtant jugé par la justice malienne.

Il a également pointé des publications accusant l’armée malienne de massacres, parues à la veille de son intervention à Genève, alors qu’aucune opération militaire n’était en cours dans la zone concernée.

Kassogué appelle à prendre en compte les réalités culturelles dans l’analyse des libertés publiques :

« Dans certaines sociétés, on peut insulter les autorités au nom de la liberté d’expression. Ce n’est pas le cas au Mali, où nos valeurs ne le permettent pas. »

C’est pourquoi ces actes sont punis par le Code pénal malien. Pourtant, lorsqu’ils sont sanctionnés, on accuse le pays de restreindre l’espace civique.

Enfin, le ministre appelle les défenseurs des droits humains à plus d’objectivité :

« Vous avez le devoir de relever les manquements, mais faites-le avec rigueur, respect et équilibre. »

Il conclut en saluant les efforts du Mali :

« Peu de pays feraient autant pour les droits humains dans un contexte aussi difficile que celui que nous vivons. »

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