
Il y a quelques décennies, entreprendre au Burkina Faso relevait d’un véritable acte de foi. Les grands noms de notre économie nationale l’ont prouvé par leurs sacrifices. Mahamoudou Bonkoungou a vendu sa moto pour se lancer. Apollinaire Compaoré a vendu un poulet pour payer son transport. Inoussa Kanazoé a débuté avec 150 000 FCFA. Idrissa Nassa vivait dans un célibatorium et travaillait comme démarcheur.
À cette époque, les moyens étaient limités, mais la volonté était illimitée. Les rêves se construisaient sur des privations, des sacrifices et un travail acharné.

Aujourd’hui, le contexte est radicalement différent. La jeunesse burkinabè et africaine vit dans un monde hyperconnecté, avec un smartphone qui ouvre l’accès à l’information, aux formations en ligne, aux opportunités internationales et à des réseaux professionnels que les pionniers d’hier n’auraient même pas imaginés.
Mais ce nouveau monde pose aussi un paradoxe : jamais les outils pour entreprendre n’ont été aussi accessibles, et pourtant jamais la tentation de la facilité n’a été aussi grande. Beaucoup préfèrent investir dans un téléphone à plus d’un million de francs CFA que dans une idée, une compétence ou un projet.
Les défis d’hier étaient matériels : trouver un capital de départ, se nourrir, tenir face aux privations.
Les défis d’aujourd’hui sont psychologiques et culturels : discipline, patience, persévérance dans un monde de gratification instantanée.
La vraie question n’est donc pas de savoir qui a eu la vie la plus dure, mais : quelle génération saura transformer ses outils en valeur, et ses rêves en réalité ?

Hier, vendre une moto ou un poulet était un acte de foi.
Aujourd’hui, renoncer à la distraction, à la dépendance et à l’attentisme est l’acte de courage nécessaire.
Chaque époque a ses défis. Mais dans toutes, la clé reste la même : oser, sacrifier et persévérer.




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