Le 27 août prochain, la Cour de cassation dira son dernier mot sur l’affaire Constant Mutamba. Mais au-delà de ce verdict, une question brûle toutes les lèvres : assiste-t-on au procès d’un homme… ou à l’exécution politique et morale d’un symbole ?

Ancien ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba n’est pas un novice dans la lutte contre les dérives du pouvoir. Dès 15 ans, il lançait une association contre la tricherie dans son école. Plus tard, à l’Université Protestante au Congo, il dirigeait un mouvement étudiant pour combattre les antivaleurs, osant affronter les puissants, souvent seul. Son parcours est celui d’un militant de l’intégrité devenu gardien des lois.
Et pourtant, aujourd’hui, il se retrouve devant une justice qu’il a servie avec passion et conviction.
« La justice que j’ai servie m’a tout arraché : mon honneur, ma crédibilité, ma dignité », a-t-il déclaré, la voix chargée de gravité.
Le parallèle avec d’autres figures historiques s’impose. Nelson Mandela, Patrice Lumumba, Luiz Inácio Lula da Silva, Fidel Castro… tous ont, à des moments clés, affronté un système décidé à les réduire au silence. Tous ont connu la prison, la diabolisation médiatique, et parfois l’exil. Leur crime ? Vouloir changer les règles d’un jeu qui profite aux mêmes, au détriment du peuple.
Alors, Constant Mutamba est-il lui aussi une victime désignée ? Est-il devenu l’ennemi à abattre pour avoir tenté de fissurer les murs d’un système politico-judiciaire solidement verrouillé ? Ou bien ce procès révèle-t-il des fautes réelles, que seul un verdict impartial pourra trancher ?

Une chose est certaine : ce 27 août, la Cour de cassation ne rendra pas qu’un jugement sur un homme. Elle enverra un signal fort au pays. Soit celui que l’intégrité et la contestation des injustices peuvent coûter plus cher que la compromission. Soit celui qu’aucun combat pour une justice juste n’est vain, même au prix de sa liberté.
L’histoire jugera.




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