By

đŸ‡§đŸ‡« Édito – Pourquoi Jeune Afrique dĂ©teste IB : Quand la plume oublie l’équilibre

Depuis plusieurs mois, les colonnes de Jeune Afrique regorgent d’articles critiques Ă  l’encontre des nouvelles dynamiques politiques au Sahel. Le Burkina Faso, sous la prĂ©sidence du capitaine Ibrahim TraorĂ©, n’échappe pas Ă  ce traitement. Mais Ă  force d’angles unilatĂ©raux et d’analyses Ă  sens unique, la question se pose : Jeune Afrique informe-t-il ou influence-t-il ?

En tant que mĂ©dia historique du continent, Jeune Afrique a un devoir : celui de livrer une information juste, Ă©quilibrĂ©e et vĂ©rifiable. Or, plusieurs de ses publications rĂ©centes sur le Burkina et ses dirigeants relĂšvent plus d’une narration orientĂ©e que d’un journalisme rigoureux. Des affirmations non Ă©tayĂ©es, des sources souvent anonymes, des titres accrocheurs aux relents de dĂ©sinformation : autant d’élĂ©ments qui fragilisent la crĂ©dibilitĂ© du mĂ©dia.

Le capitaine Ibrahim TraorĂ© n’est pas seulement Ă  la tĂȘte d’une transition : il incarne une vision que son peuple Ă©pouse massivement. Dans les rues, les villages et jusque sur les rĂ©seaux sociaux, l’adhĂ©sion est Ă©vidente. Pourtant, Ă  lire Jeune Afrique, on pourrait croire que cette rĂ©alitĂ© n’existe pas.

Sous chaque publication du mĂ©dia, les BurkinabĂš s’expriment. Les commentaires dĂ©bordent de mĂ©contentement face aux rĂ©cits biaisĂ©s, d’appels Ă  plus d’honnĂȘtetĂ©, de rappels Ă  la vĂ©ritĂ©. Mais cette voix populaire est systĂ©matiquement ignorĂ©e.

Les faits sont souvent passĂ©s sous silence lorsque ceux-ci ne collent pas au narratif de la rĂ©daction. Les initiatives inspirantes comme Faso MĂȘbo, qui symbolisent discipline, mobilisation collective et fiertĂ© nationale, ne trouvent jamais place dans leurs Ă©ditoriaux. À la place, l’accent est mis sur des angles anxiogĂšnes ou des critiques rĂ©pĂ©titives, alimentant l’idĂ©e d’un Burkina isolĂ© et fragilisĂ©.

Pourquoi ? Parce qu’IB incarne une rupture avec la vision pro-française que Jeune Afrique a historiquement relayĂ©e. Les nouvelles politiques de souverainetĂ©, que ce soit au Burkina Faso, au Mali ou au Niger, dĂ©rangent un certain narratif politique auquel le mĂ©dia reste attachĂ©.

Mais un mĂ©dia crĂ©dible se doit de rapporter la vĂ©ritĂ©, pas de la filtrer selon des agendas idĂ©ologiques. L’Afrique change. Les peuples du Sahel reprennent en main leur destin. L’ignorer, c’est se couper de la rĂ©alitĂ© et perdre la confiance de ceux qu’on prĂ©tend informer.

Le problĂšme ne se limite pas Ă  IB. Ce biais s’étend Ă  toutes les politiques de souverainetĂ© portĂ©es par les États du Sahel – Burkina Faso, Mali, Niger – et mĂȘme au-delĂ . DĂšs qu’un pays s’éloigne des paradigmes pro-français pour affirmer sa libertĂ© stratĂ©gique, Jeune Afrique adopte un ton suspicieux, parfois alarmiste, souvent disqualifiant.

Ce positionnement rĂ©vĂšle une vision de la gĂ©opolitique africaine oĂč les choix souverains sont interprĂ©tĂ©s comme des ruptures dangereuses plutĂŽt que comme l’expression lĂ©gitime d’un peuple et de ses dirigeants. Pourtant, le rĂŽle d’un mĂ©dia sĂ©rieux est de rendre compte des faits, de confronter les points de vue et de laisser les lecteurs se forger leur opinion – pas de servir de relais Ă  des agendas extĂ©rieurs.

Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique a besoin d’un journalisme qui accompagne son Ă©mancipation, pas d’une presse qui recycle les rĂ©flexes d’un autre temps. Jeune Afrique doit choisir : continuer Ă  jouer le porte-voix d’une vision dĂ©passĂ©e, ou redevenir la tribune crĂ©dible et respectĂ©e qu’attend tout un continent.



Abonne toi Ă  Ton Bon Petit

Notre newletter t’informe sur l’actualitĂ© que tu n’as pas eu le temps de voir sur les rĂ©seaux sociaux.

Publicité

Laisser un commentaire

La premiĂšre audience jeune du Faso