Le 29 juillet 2025, Alassane Ouattara a officiellement annoncé sa candidature à un quatrième mandat, soulignant le cadre constitutionnel désormais élargi suite à une réforme adoptée en 2016 qui a réinitialisé le compteur des mandats présidentiels . À 83 ans, il évoque sa bonne santé et les appels de citoyens lui demandant de poursuivre la stabilité économique et sécuritaire du pays . Il justifie ainsi sa volte-face : « le devoir transcende parfois une promesse faite de bonne foi » .
L’annonce intervient après une forte pression du RHDP, le parti présidentiel, qui ne disposait d’aucun rival crédible pour 2025 . Pour ADO, sa candidature est présentée comme un gage de continuité : l’économie croît autour de 6 à 7 % par an, la dette reste maîtrisée et les infrastructures se renforcent, selon ses bilans .
2. Gbagbo et Thiam : exclus mais toujours mobilisés
Laurent Gbagbo (PPA‑CI) et Tidjane Thiam (PDCI), figures centrales de l’opposition, se voient disqualifiés du scrutin par la justice ivoirienne : l’un en raison de sa précédente condamnation (Gbagbo), l’autre pour cause de double nationalité française acquise en 1987, malgré sa renonciation récente .
Face à cette situation, les deux leaders ont créé un front commun d’opposition appelant à leur réintégration sur les listes électorales et à la réforme de la CEI pour garantir une élection inclusive et libre . Gbagbo a lancé le mouvement « Trop c’est trop », incarnant la frustration d’une opposition marginalisée .
3. Le peuple ivoirien : entre stabilité, défiance et revendications démocratiques
Une bonne partie de l’opinion publique ivoirienne attend des élections un renouveau démocratique : la disqualification des figures majeures, perçue comme un choix politique plus que judiciaire, suscite la méfiance des chancelleries étrangères (États-Unis, France) et des observateurs internationaux . Plusieurs voix critiquent un jeu à sens unique favorisant le RHDP de Ouattara .
Parallèlement, la stabilité relative et le dynamisme économique renforcent certains soutiens d’ADO, notamment chez les électeurs soucieux de continuité. Toutefois, la jeunesse et les citoyens actifs revendiquent plus d’égalité, un partage plus juste des revenus, et une transparence accrue dans le processus électoral .
4. Le scénario probable : une victoire décriée mais attendue
Sans grands adversaires officiels, Ouattara s’impose comme le favori évident, les exclusions ayant laissé un champ politique déserté par l’opposition institutionnelle . Le scrutin, prévu pour le 25 octobre 2025, s’annonce marqué par une participation controversée et un climat tendu.
Gbagbo et Thiam, exclus mais populaires auprès de larges bases, pourraient appeler à des mobilisations civiles ou protestataires, voire à une campagne parallèle pour dénoncer les conditions du scrutin . Le peuple, préoccupé par des questions de légitimité et d’équité, est susceptible de manifester un climat de méfiance, voire d’indignation, si le processus est perçu comme biaisé ou verrouillé.




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