
Le gouvernement burkinabè vient de franchir une étape décisive dans la réforme de la commande publique avec l’adoption d’un décret novateur portant sur les procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics.
Ce texte, découlant de la loi n°005-2024/ALT, marque une volonté affirmée d’assouplir, d’inclure et de moderniser un domaine souvent critiqué pour ses lourdeurs et son manque de transparence.
Des innovations pour une commande publique inclusive
Parmi les avancées les plus notables, on retiendra la suppression de l’exigence de marchés similaires pour les marchés inférieurs à 300 millions F CFA. Cette mesure constitue une véritable bouffée d’air pour les jeunes entreprises et start-ups locales, qui peinaient jusque-là à entrer dans le cercle souvent fermé des bénéficiaires de marchés publics. Cette décision reflète une reconnaissance du potentiel entrepreneurial des jeunes et une volonté de promouvoir une économie locale dynamique et diversifiée.
De plus, l’obligation pour les entreprises étrangères de s’associer à des partenaires locaux lorsqu’il s’agit de financements sur ressources propres est un signal fort en faveur de l’économie nationale. Cela encourage le transfert de compétences et la création d’emplois locaux, tout en garantissant que les retombées des investissements profitent directement au Burkina Faso.
Un cadre plus souple pour soutenir les entreprises

Le plafonnement des pénalités de retard à 5% constitue également une mesure salutaire. Dans un contexte économique marqué par de multiples défis, cette disposition offre aux entreprises une marge de résilience, tout en maintenant un niveau d’exigence raisonnable.
L’autre innovation majeure est la possibilité pour les entreprises ayant changé de forme juridique de conserver leurs expériences antérieures. Cette mesure, à la fois pragmatique et visionnaire, vise à éviter des ruptures dans la reconnaissance des compétences, offrant ainsi davantage de stabilité et de prévisibilité au secteur privé.
Un pas vers une gestion publique plus efficace
Avec ces réformes, l’État burkinabè affiche son ambition d’allier inclusion et efficacité. En intégrant des dispositions telles que l’entente directe pour l’acquisition de matériel roulant sous un certain seuil, le gouvernement mise sur une plus grande célérité dans la gestion des marchés publics.
Cependant, l’application rigoureuse de ces innovations sera cruciale. La transparence, la lutte contre la corruption et le suivi des impacts devront être au cœur de cette réforme pour qu’elle atteigne ses objectifs.

En somme, ce décret ne se limite pas à réformer des procédures administratives : il reflète une vision d’un Burkina Faso résilient, inclusif et tourné vers l’avenir. Aux entreprises locales, à la société civile et aux acteurs publics de s’approprier ces innovations pour bâtir une commande publique qui soit un véritable levier de développement national.
Wendbénédo



