
De 2014 à 2020, la scène musicale burkinabè a été marquée par un combat acharné entre une nouvelle vague d’artistes et leurs aînés. À cette époque, le mot d’ordre était clair : il fallait briser le monopole des spectacles détenu par les artistes confirmés pour offrir une chance aux jeunes talents.
Cette lutte a porté ses fruits. Des artistes comme Malika la Slamazone, Amzy, Huguo Boss, Tanya, Nabalum, Toksa, Alrich, pour ne citer qu’eux, ont pu émerger et s’imposer durablement. Ils ont ensuite été rejoints par une génération prometteuse incarnée par Kayawoto, Privât, Queris B, Reman, Elty, Francky FP et Blacky la Machette, qui continuent de briller aujourd’hui.
Ce combat a également été soutenu par des figures influentes comme Hervé David Honla et Marius Diessongo, malgré les critiques et maltraitances verbales qu’ils ont subies. Des événements comme Ouagadougou Hip Hop et le Festival Afrobeat ont joué un rôle essentiel en offrant des plateformes à ces artistes, adoptées avec enthousiasme par les mélomanes burkinabè.
Une chaîne qui se refroidit
Cependant, il semble que l’histoire soit en train de se répéter. La dynamique qui a permis l’émergence des talents de 2014 s’essouffle, et le risque d’un nouveau monopole artistique est réel. Pourtant, selon les modèles internationaux, une scène musicale doit se renouveler constamment pour rester vivante et compétitive.
Si les artistes actuels comme Elty, Blacky, Francky FP et Reman continuent de dominer, qu’adviendra-t-il après eux ? Qui prendra le relais ? 2024, qui touche à sa fin, a vu l’émergence de talents comme Wizkeuch et Dj Domi, mais est-ce suffisant ? Le nombre de nouvelles têtes reste faible par rapport aux années précédentes ou aux dynamiques observées dans d’autres pays de la sous-région.
Le marché est vaste, les opportunités aussi
Le Burkina Faso regorge de talents inexploités. Pourtant, les grands festivals continuent de mettre en avant les mêmes artistes, limitant ainsi l’espace pour de nouveaux visages. Chers jeunes talents, il est temps de vous battre, de vous imposer et de prêter main-forte à ceux qui sont actuellement au sommet. Sans cela, nous risquons de retomber dans un système fermé où les opportunités ne profiteront qu’à quelques-uns.
Chaque année entre 2014 et 2023 a vu l’ascension d’au moins un nouvel artiste marquant. 2025 doit être l’année de votre éclosion, jeunes talents burkinabè ! Mobilisez-vous, travaillez dur, et montrez au monde que la musique burkinabè a encore de belles années devant elle.
Taguez les artistes prometteurs autour de vous, précisez leurs quartiers, et poussons-les ensemble vers le sommet !
©️ Wendbenedo | #Tiwana24




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