
Les responsables du Mémorial Thomas Sankara ont lancé une vaste campagne de collecte d’archives et d’objets liés à la révolution burkinabè de 1983. Cette initiative, inaugurée le 28 novembre par Daouda Traoré, président du Comité international du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), ambitionne de préserver et de partager les souvenirs d’une époque qui continue de façonner l’identité nationale du Burkina Faso.

Dans ce cadre, le Comité espère retrouver des reliques ayant appartenu à Thomas Sankara, ce leader charismatique désormais officiellement reconnu comme « héros national » depuis près de vingt-cinq ans. Parmi ces objets emblématiques, trois attirent particulièrement l’attention : son arme personnelle, son alliance, et surtout, sa célèbre guitare, dont il aimait gratter les cordes pour accompagner des instants de réflexion ou de détente.
Archives et objets pour construire une mémoire collective
Tout au long du mois de décembre, le CIM-TS appelle les Burkinabè à contribuer en partageant photos, vidéos, documents écrits ou objets liés à la révolution. Ces archives seront ensuite mises à disposition du public dans une maison des mémoires et une bibliothèque numérique, créant ainsi un « puzzle » destiné à mieux comprendre l’histoire nationale, comme l’a expliqué Étienne Lompo, coordonnateur du projet.
Les contributeurs auront le choix entre fournir des copies tout en conservant les originaux ou céder leurs biens dans le cadre d’une négociation. Afin de garantir l’authenticité des objets récoltés, des experts seront chargés de distinguer les véritables artefacts des contrefaçons.
Une campagne sous le sceau de la légitimité familiale
Pour donner plus de poids à cette initiative, les organisateurs ont obtenu le soutien de la famille Sankara, notamment par la présence de Valentin Sankara, frère du défunt capitaine. Cette validation familiale vise à éviter les divisions, telles que celles survenues lors de l’inhumation controversée de Thomas Sankara et de ses compagnons au mémorial en février 2023, qui avait été contestée par sa sœur Blandine Sankara.
Une quête à la fois historique et symbolique
Retrouver la guitare de Thomas Sankara représenterait bien plus qu’un simple objet matériel. Elle symboliserait une facette plus intime du leader révolutionnaire, souvent surnommé le « Che africain », et contribuerait à renforcer la connexion émotionnelle entre sa mémoire et les nouvelles générations.
Cette campagne, portée par le régime « anti-impérialiste » d’Ibrahim Traoré, réaffirme le lien profond entre la révolution sankariste et l’identité burkinabè contemporaine. Mais une question reste ouverte : cette guitare mythique réapparaîtra-t-elle pour compléter ce puzzle mémoriel ?




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